Description
En 1860, Victor Guérin, géographe, historien, membre de l’École Française d’Athènes, entreprend un voyage à la recherche d’inscriptions anciennes existant sur les sites archéologiques de l’ancienne province de l’Africa proconsularis. Il réalise ce périple à dos de cheval dans un pays gouverné par un régime despotique sous domination turque.
La relation de voyage est publiée en 1862 en deux tomes, sans illustration à l’exception de celle d’une inscription bilingue de Dougga et la carte de la Régence reportant les itinéraires suivis. Cet ouvrage peut être considéré (avec celui de Ch. Tissot paru en 1882) comme le texte fondateur de l’archéologie tunisienne, ouvrant ainsi un vaste champ de recherches.
L’ouvrage sera dépassé, jusqu’à être oublié. Pourtant sa relecture, avec le temps passé, est profitable.
Victor Guérin a parcouru le pays, d’un seul trait, en solitaire. En même temps qu’il découvre les sites antiques, il y trouve les campements de gens vivant sous la tente dans un grand dénuement. Le contraste entre les vestiges d’une prospérité disparue et une misère présente n’a pas manqué de l’interpeller. Ce problème n’est pas du ressort de sa mission mais il n’y est pas indifférent comme le montrent quelques incidents vécus ou vus et qu’il n’a pas manqué de rapporter.
Cette confrontation que Victor Guérin a évité, une relecture de son ouvrage par un Tunisien d’aujourd’hui, avec le recul du temps et l’apport des connaissances modernes ne manque pas d’intérêt.